Une avicourse qui fait le printemps: troisième semaine

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claudemu
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Une avicourse qui fait le printemps: troisième semaine

Message par claudemu »

«Nourrissant des tendresses pour des brins de foin» (Vigneault), car étendu sur un moelleux divan printanier d’herbes fraiches, tendres et menues, que voilà une situation propice à l’introspection, à l’examen éclairé de son Moi profond. Il en fut ainsi de nos avicoureurs cette semaine. Leur état psychologique étant changeant, comme les bourrasques du printemps. Était-ce par un processus d’identification à l’autre qu’ils se mirent dans la peau des frêles migrateurs ballotés par les vents ? Sûrement, car elle et ils ont pu encore trouver où les oiseaux avaient échoués. Mais cette fragilité des migrateurs n’est qu’illusion et ne correspond pas à leur «vécu» : ce sont en fait des «surhommes» de 8 à 12 onces qui franchissent des continents. Est-ce que ce serait imputable à la «dureté de leur mental» ? Un peu d’inné, un peu d’acquis ?

Comme vous le voyez, ma séance sur le divan naturel a suscité d’intenses réflexions. En cette troisième semaine de la course, les jours qui s’allongent agissent sur les oiseaux et les hommes comme la luminothérapie sur la psyché. Nul besoin d’une psychanalyse poussée pour affirmer que cela agit comme un fort stimuli pour entretenir les fantasmes les plus fous de tous et chacun. Cybèle, bien que cela ne relève pas d’une névrose obsessionnelle, fut ravie de voir le discret Junco (un faible égo ?). Elle privilégie une approche constructiviste de la course, additionnant les espèces patiemment et prenant le temps de les admirer et intégrer. Et Jean-Serge qui rencontre le Quiscale rouilleux…Est-ce un biais cognitif de déceler dans l’allure de la tête de l’oiseau et de son sourcil froncé un air sévère qui serait dû à un trouble de l’humeur, même un trouble anxieux ? Le Grand Chevalier qu’il a trouvé n’a pas de complexe de supériorité par rapport au Petit Chevalier, oubliez cela. D’ailleurs, on les voit assez souvent ensemble. Il ne faut pas fabuler ou délirer à ce sujet. Jean-Serge a également noté le Canard d’Œdipe…oh pardon ! Le Canard d’Amérique. Il a signalé le Jaseur d’Amérique (tout comme Edgar) et les jaseurs souffraient d’ailleurs de schizophrénie en avril, ne sachant pas trop s’il fallait présenter la version boréale ou sudiste (troubles bipolaires ?).

Le cas suivant présente un «contenu latent» qui exerce son effet sur notre «affect» : nous sommes conditionné à revoir dans nos contrées le Balbuzard pêcheur adulte vers les mêmes dates à chaque année, de retour de son exil péruvien de deux ans. Il se fait attendre, le coquin. Edgar Prud’homme, sans souffrir du syndrome de Stockholm, l’attendait tout de même de pied ferme et l’a signalé ! Edgar n’était pas non plus troublé par des hallucinogènes lorsqu’il fut le premier à relever le Tyran huppé. Daniel, qui ne souffre pas d’amnésie dans son fief duhamélien, attendait lui aussi le retour d’une vedette. Et comme de fait, Il a de nouveau mis en exergue l’archétype avifaunique de notre inconscient collectif, le Plongeon huard. C’est à ce moment que nous plongeons avec lui dans les profondeurs de notre subconscient (et adopter la «psychologie des profondeurs» de Carl Jung) pour tenter d’expliquer la fascination pour cet oiseau qui flotte sur les brumes de l’onde éthérée. Pour demeurer dans la métaphore des mythes sans que l’on en abuse, Daniel attendait aussi le retour en grandes pompes de la Petite Buse. Attende bien récompensée !

Daniel n’était pas en reste en trouvant la Paruline des pins et la Sturnelle des prés, tout comme Jean-Marc d’ailleurs. Cette similitude entre les deux concurrents, nous fait presque croire qu’il s’agit d’une seule personne, atteinte de double personnalité, vous ne trouvez-pas ? Non, c’est impossible, ne serait-ce que parce que Jean-Marc Emery, sans être atteint de mythomanie, fut le seul à signaler le Bruant des prés, preuve que nous ne sommes pas dans un asile d’aliénés. Nos patients concurrents ont donc franchi avec bonheur une autre étape de leur thérapie cognitive. Nombre de fantasmes devinrent réalités au 25 avril : Cybèle 21, Jean-Serge 59, Edgar 63, Daniel 66 et Jean-Marc 76. La facture du thérapeute sera salée !

Si nous interprétons les rêves de nos participants, de belles choses adviendront au mois de mai et juin prochains. Pour sûr, pas de danger qu’ils souffrent du déficit de l’attention au cours de leurs excursions.

Confiant en l’avenir, je peux me relever du divan de mon analyste.
Claude, coordonateur emphatique et presque équilibré.

claudemu
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Re: Une avicourse qui fait le printemps: troisième semaine

Message par claudemu »

Je tiens à préciser que le Claude qui signe ce billet est bien le coordonnateur de l'avicourse, bien qu'après la thérapie assez ardue qu'il a vécue, il ne se sentait plus lui-même et souffrait d'un début de syndrome de l'imposteur, ce qu'il n'est pas. C'est un peu compliqué, mais compter sur les psychologues pour que ça le reste.

Sigmund, thérapeute agrégé.

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