Mot du Président fondateur
Historique du club (COO), par Daniel St-Hilaire, 1er président.
Dans le premier article sur l’historique du Club, dans L’Ornitaouais, volume 40, numéro 2, en page 20, nous apprenions que le Club avait tenu un premier kiosque d’information lors de la Journée des sciences tenue au CÉGEP de l’Outaouais le 13 mai 1978. C’est à ce moment que nous avons recruté la majorité de nos premiers membres, alors qu’une requête de même que des lettres patentes en vertu de la Loi sur les compagnies, 3e partie, avaient été soumises par Daniel St-Hilaire, Guy Michaud, Jean-René Moreau, Michel Lalancette et Laurier Breton au Ministère des consommateurs, coopératives et institutions financières du Québec (Service des compagnies) le 25 avril 1978. Le ministre de l’époque avait constitué officiellement le Club des ornithologues amateurs de Hull (COAH) le 28 avril 1978.
Les objectifs du Club étaient de :
- Regrouper les personnes ayant un intérêt pour l’ornithologie dans la région de l’Outaouais québécois;
- Sensibiliser la population à l’ornithologie et aux sciences connexes;
- Initier les débutants à l’observation des oiseaux;
- Recenser les populations d’oiseaux et maintenir des registres d’observations pour l’Outaouais québécois;
- Localiser et protéger des sites offrant un intérêt particulier pour les oiseaux ou veiller à leur protection.
Au 18 juillet 1978 le Club comptait une liste de 34 membres; le premier membre ayant officiellement la carte numéro 1 était Denis Chartrand, un technicien de la faune à l’emploi du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche (MTCP). Bon nombre des membres du COAH provenaient de ce Ministère.
Au cours de l’année 1978, les membres du COAH ont été très actifs car en plus d’adopter comme territoire ornithologique le district québécois de l’Outaouais (la région administrative de l’époque), ils ont publié le premier numéro du Bulletin ornithologique destiné aux membres. Celui-ci affichait, en page couverture, une héronnière en gros plan, un télescope et un Merlebleu en médaillon au haut de la page, dessinés par Guy Michaud. On y retrouvait une synthèse des 151 espèces observées en Outaouais durant les mois d’avril, mai, juin et juillet 1978, des articles sur les voyages ornithologiques des membres au Parc national du Canada de Pointe-Pelée (Ontario) et en France, de même qu’un programme d’activités du Club pour les mois d‘août et de septembre.
Le deuxième numéro du Bulletin ornithologique était publié sous son titre actuel L’Ornitaouais, puisque le Club des ornithologues du Québec avait déjà fait enregistrer officiellement ce premier titre. C’est à son assemblée générale annuelle tenue le 7 décembre 1978 que les membres présents ont voté pour le nom suggéré par Laurier Breton, L’Ornitaouais. Ce deuxième numéro rapportait les 113 espèces observées par les membres au cours de l’automne 1978 (août, septembre, octobre et novembre) en Outaouais et des articles sur l’équipement pour faire l’observation des oiseaux, un centre de mangeoires à Aylmer sur le chemin Pink signé par Jean Dubois et le procès-verbal de la première assemblée générale annuelle.
En 1979, le Club a publié le numéro 3 de L’Ornitaouais dans lequel nous retrouvions une liste historique des espèces d’oiseaux rares ou inusitées observées en Outaouais de 1884 à 1978 compilée par Normand David. Dans la foulée de cette liste, on publie maintenant une chronique des observations saisonnières pour l’Outaouais que rédige Daniel Toussaint. Ce numéro comprenait aussi la liste des observations hivernales en Outaouais, des articles sur l’installation de nichoirs à Canards branchus et à Merlebleus, des rapports d’excursions à Presqu’île (lac Ontario) et sur la côte Atlantique, des changements aux noms français d’oiseaux, et enfin, les données sur les lâchers de Faucons pèlerins à Hull et le recensement des oiseaux de Noël 1978.
Avant de continuer, je dois vous faire part de ce qu’était ma vision de l’ornithologie en Outaouais dès les premières années du COAH. Avant mon arrivée en Outaouais en septembre 1974, je pratiquais déjà le tir à l’arc de façon traditionnelle comme autre loisir et dès mon arrivée à Hull, j’ai joint le Club Flèche d’argent de Hull. Fondé en 1971, celui-ci était le premier club de tir à l’arc de la région, et en quelques années d’autres clubs ont été fondés à Aylmer, Buckingham et Maniwaki. Le tir à l’arc était alors reconnu au Québec comme un loisir et sport de compétition. Il avait donc déjà sa fédération provinciale et son association régionale de tir à l’arc (ARTA Outaouais) qui représentait les clubs locaux, comme dans plusieurs grandes régions du Québec. Ma vision était alors que plusieurs autres clubs d’ornithologie soient fondés dans notre région dans des municipalités comme Fort-Coulonge, Shawville, Gracefield, Maniwaki, Mont-Laurier et Papineauville-Montebello. De là la fondation d’un Club d’ornithologie régional. Dès le printemps 1980, le COO a obtenu ses lettres patentes et a été constitué officiellement avec un 6e objectif, soit d’informer par le biais d’un journal des mentions saisonnières des populations d’oiseaux. Le COO a donc été fondé avant même qu’aucun autre club ne soit fondé en Outaouais et reste aujourd’hui encore le seul club qui existe officiellement en Outaouais. Jusqu’en 1982, le CAOH et le COO ont existé officiellement et fonctionnellement. Chacun avait son CA et ses règlements copiés sur ceux du Club des ornithologues de Québec (COQ) et était adapté à nos réalités locales et régionales. Cela faisait qu’en gros, nous avions presque le double d’administrateurs bénévoles pour un plus grand nombre de dossiers ornithologiques. Toutefois, ces deux structures engendraient souvent des duplications de tâches et des questionnements sur qui fait quoi. J’ai même été président des deux clubs en 1980 et 1981. Avec le temps, le COAH a cessé de fonctionner et en 1983, le COO regroupait les membres des deux associations. La demande officielle de dissolution du COAH n’a été publiée dans la Gazette officielle du Québec de la 116e année, no : 44, pages 4883 que le 17 octobre 1984 par Michel Lalancette, secrétaire. Cette même année, Daniel Toussaint est devenu président du COO. Nous aurions pu simplement changer le nom du COAH pour COO, ce que m’avait suggéré le Registraire des entreprises, mais j’ai refusé. Tout ce cheminement m’a permis de conclure qu’au Québec, les clubs régionaux d’ornithologie ont beaucoup plus de vent dans les ailes ! En 1981, l’Association québécoise des groupes d’ornithologues (AQGO) est fondée avec au départ six clubs régionaux dont le COO, et son premier président est Michel Gosselin de l’Outaouais alors que Réal Bisson est administrateur et représente la Gaspésie.